VEF Blog

Bonjour à tous,

Après quelques jours de repos, l'envie de vous faire un  résumé de cette semaine un peu particulière est plus forte que moi....

Mon premier mot: MERCI à vous tous et voilà pourquoi:

Je viens de vivre une expérience hors du commun, d'abord sur le plan sportif mais surtout sur un plan humain et humanitaire. Cette course n'est pas juste une course!!! ça va beaucoup plus loin que ça...

En premier lieu, il faut prendre très au sérieux la préparation à cette aventure, que vous avez suivi par le biais du blog, et c'est une année indispensable pour faire face à ce défi un peu fou. Et comme a dit Patrick Bauer le premier jour, "n'oubliez jamais pourquoi vous êtes là, et surtout n'oubliez jamais pour qui et grâce à qui vous êtes là, et tous les sacrifices faits par vos proches pour que vous puissiez vivre cette aventure"....ça résume très bien les moments difficiles pour chacun des concurents et  leurs familles. Y compris toutes les personnes de mon entourage, qui m'ont aidé à la réalisation de ce défi. 

Je suis donc partit le vendredi matin, déposé à l'aéroport par mon pôte GuiGui, qui de son côté, était aussi inquiet que moi,  en me voyant un peu déboussolé et finalemment pas très serein de partir à l'inconnu. L'embarquement s'est bien déroulé, le vol impeccable, d'autant que le pilote était un ancien coureur du MDS. Il nous a donc rassuré en nous disant: profiter bien de ce dernier moment de confort!!!!Et durant ce vol, j'ai donc fait la connaissance de mon voisin de siège, Sifdine, un Lyonnais d'origine marocaine, avec qui je vais vivre l'aventure.

Arrivée à Ourzazate sans souci, mis dans le bain rapidement à la descente de l'avion: 39°, quand on arrive de Paris, ça fait drôle!!!Ensuite passage à la douane et embarquement direct dans les bus en direction du premier point de départ, 6h30 de transfert. Là encore, découverte du Maroc profond et de sa pauvreté.

Arrivée sur le premier camp, très attendu et spectaculaire par la taille de cette caravane en plein désert, le décor est planté!!! Reste à trouver sa tente et à s'installer pour une première nuit. Je m'installe donc dans la tente 11, en compagnie de Sifdine et de six autres personnes, avec qui je fais rapidement connaissance. Nous tous novices sur le MDS, donc tous dans la même galère!!! ce qui nous rapproche d'autant plus vite. Je vais partager cette aventure avec: Hervé, Renault, Stéphane, Sifdine, Alain, Jean-Paul et Jérôme, tous de régions différentes.Premier repas servi par l'organisation et gros dodo.

Une première nuit en plein désert, plutôt surprenante mais déjà un vrai plaisir.Un réveil à la lueur du levée du soleil, vers 5h30, spectacle magnifique et très encourageant pour la suite.Ce premier jour sera consacré au contrôl du sac, au contrôl médical et mise en ambiance pour la course. Je vis déjà une première rencontre avec un des coureurs marocain, trois fois vainqueur sur le MDS, qui rapidement me donne quelques conseils précieux, en m'expliquant surtout que le désert n'est pas un terrain de jeu, et qu'il faut, comme la mer et la montagne, le respecter, car il fait partit de ces endroits, où tout peux arriver. Je prend concience aussi de ma capacité sportive en tant que simple européen, et qu'il falloir faire avec et ne surtout pas chercher à faire comme les autres!!! Le reste de la journée me permet de finir de préparer mon sac de course, en imaginant le mieux possible ce dont je vais avoir besoin et enlever déjà le superflu. Nous sommes très bien nourris pendant cette journée, presque trop, car j'avais l'impression d'être en vacances, mais je ne me suis pas privé pour autant.

Une fois tout ça terminé, je prends connaissance du déroulement de l'épreuve durant un premier débrief orchestré par l'organisation, les cartes sont jetées, il n'y a plus qu'à...

Maintenant que je connais tous les éléments sur papier, plus qu'à vérifier sur le terrain, et bizzarement, ça va être un peu plus compliqué. Vous avez tous suivi de très près le déroulement de chaque étape, et ce grâce un site internet très bien fait et en complément d'information, une attaché de presse d'exception: ma doudou.Je ne vais donc pas vous expliquer en détail le contenu de toutes ces étapes, mais juste vous donner quelques confidences ressenties durant celles-ci.

Cette année, l'organisation à décider de viser haut dans la difficultée, peut-être trop, à tel point que dès la première, Patrick Bauer a fait un méa-culpa, suite aux nombreux abandons. Il faut préciser que cette première étape est longue de 34 km, dont 16 de dunes avec le franchissement de la plus haute dune du Maroc, à Merzougat. Mais malheuresement, 30 concurrents ont abandonné par soucis physique ou mental et 30 autres par une arrivée trop tardive. Mais repéchés par l'organisation, car ils ont estimé que cela fait trop d'abandons. La deuxième journée a fait autant de dégats, et là encore ils ont repéché 17 concurrents et pour les mêmes raisons. La troisième, ils ont  arrêté les repéchages, d'où ce nombre important d'abandon dans la journée: 42. Des moments très difficiles pour ces concurrents, mais aussi pour ceux qui reste, car quand on est là-bas, un des souhait est que tout le monde finisse. 

En plus d'un parcours très difficile, voir "le plus difficile depuis l'existence du MDS", parole d'ancien coureur et dont certains par plus de 25 participations, nous avons eux tous les éléments les plus compliqués à gérer: la chaleur: T° moyenne en plein soleil, environ 50°, avec un pic à 58° le troisième jour, du délire...de ce fait, nous avions que de l'eau chaude à boire, déprimant pour le mental, la nourriture ne supportait pas vraiment cette chaleur, plus de goût à savourer ces petits moments de plaisir. Des pieds enfermés toute la journée(surtout pour les marcheurs comme moi) dans des chaussures et des guêtres, qui ne permettaient aucune respiration et accentuait la fournaise interieure, mais qui avait l'avantage de ne laisser aucun grain sable rentrer.

En ce qui me concerne, j'ai vécu la première étape plutôt bien, évidemment elle m'a épuisé, mais je n'ai eu aucun souci physique. Et j'ai traversé de tel paysage, que mes yeux était remplis d'extase. J'ai donc fini cette première étape plutôt content, rassurer par rapport au sac et au matériel embarqué, avec comme point final, la lecture des vos premiers messages, en abondance, ce qui rendait très jaloux mes compagnons de route. Il est vrai que ça peux faire sourire au départ, mais dès le deuxième jour, croyez-moi, je les attendais avec impatience. Ils ont été d'une importance capitale, et je vous en remercie énormément.

La deuxième et la troisième étape, se sont aussi très bien déroulées, avec comme même quelques petits soucis physiques. L'apparition de mes premières ampoules, dû à un terrain très caillouteux, et la présence de cette fameuse épine d'accacia, qui a traversé ma semelle et venue me chatouiller la voûte plantaire. Donc en arrivant de la deuxième étape, j'ai fait la découverte de la clinique, endroit très chaleureux, mais qu'on aimerait éviter de connaître. Premier bilan, six ampoules et donc juste une petite trace rouge au point d'impact de l'épine. Premier pansement et c'est reparti, et je retire donc l'épine de ma chaussure, enfin c'est ce que je croyais....Départ sur la troisiéme, le temps d'échauffer  les ampoules, tout semblait impec, sauf qu'a peine le premier km terminé, violente douleur au même endroit que la veille, dû à cette épine, qui à mon grand désespoir était encore dans ma semelle. Je n'avais donc pas retiré la bonne épine, et plus ça allait et plus elle s'enfonçait, alors oui, j'ai pensé m'arrêter pour demander de l'aide à un des commissaire de course, mais comme réponse, j'ai eu la classique: "Monsieur, vous êtes en auto-suffissance, débrouillez vous...", ok, j'ai bien compris le message...Je dois donc faire avec jusqu' à l'arrivée, et finalemment, j'ai fini par m'habituer. Dès mon arrivée, j'ai filé directement à la clinique, d'abord pour refaire des pansements sur les nouvelles ampoules, et vérifier les dégats de l'épine. Et là, la chance est avec moi, le podologue qui me soigne, et donc qui comprend mon souci, me dit d'aller chercher ma chaussure, et qu'il allait m'aider discrétement à retirer l'épine. Opération qui nous à prit un peu de temps, mais pleinement réussi. Et effectivement, l'épine avait bien séjourné dans mon pied, car l'extrémité est rouge de sang, et imposante par sa taille, à tel point que le podologue là gardé en souvenir...merci à lui. Ainsi ce termine cette troisième journée.

Mercredi matin, j'attaque l'étape longue, tant redoutée, mais attendue avec impatience, car elle représente le point culminant de ce parcours. Elle a été pour moi un enfer, à patir du CP 4, environ 20h00 heure local, où là, j'ai vécu un grand moment de solitude et surtout de burn-out physique et mental, qui m'a sacrément marqué. Je ne peux même pas vous expliquer ce par quoi je suis passé, car il me manque un passage...Ce qu'il faut retenir, c'est que je suis reparti et que j'ai fini cette étape. Il est important aussi de dire, que l'organisation est au top, et que jamais on se sent livré à nous même durant cette longue étape.

 Je me suis aperçu aussi, que le message que j'avais envoyé suite à ça, un peu hard, mais j'avais besoin d'évacuer, était réellement mon ressentit, et anecdote, je ne délirai pas sur le terme UTMB, c'est juste que cette étape à été baptisé comme ça, pour deux raisons: la première c'est que c'est le directeur de course de l'UTMB qui l'a tracé(et qui la couru pour l'occasion), et qu'elle comportait deux points culminant (djebel), digne des sommets montagneux(30% de dénivelé). J'ai donc terminé cette étape en 25 heures et un peu dans la douleur. Mais évidemment très fière pour moi et pour tous ceux qui m'ont accompagné(vous), de la finir!!!!

Et donc pour cloturer cette course, le fameux marathon de 42,195 km, que j'ai vécu comme un réelle plaisir, mais sans oublier qu'il faut comme même pas crier victoire avant d'avoir franchi la ligne d'arrivée finale. Cette fameuse ligne d'arrivée, que l'on attend de franchir depuis 6 jours et en même temps qui clôture une aventure sportive d'un an de préparation. Mais qui heureusement, ne s'arrête pas là sur le plan humain.

Et comme rien n'arrive par hazard, j'ai eu encore beaucoup de chance, de cotoyer les élites de ce MDS, dont deux marocains, qui m'ont fait partager leur quotidien sur les deux derniers jours à Ourzazate, passage dans un hamman au fin fond du bled, un vrai moment de détente et de convivialité, mélangé à la population locale. Suivi d'une invitation chez la soeur d'un des coureurs, à prendre "l'apéro", reçu comme des rois!!! quel souvenir!!!

Pour moi, cette aventure est celle d'une famille, d'un groupe d'amis, d'une famille au sens plus large et de nombreux autres personnes qui ont suivi cet événement avec grand intéret. J'ai la chance, d'abord d'avoir une épouse et des enfants hors du commun, qui ont vécu de leur côté une semaine rempli d'émotions, et qu'ils ont su partager avec un grand nombre de notre entourage. Ensuite d'être entouré de vous:amis, famille, collègues de travail etc...et qui m'avez fait part de tellement de témoignages, tous plus bouleversants les uns que les autres, en ayant souvent soutenu aussi ma petite famille, et je ne peux que vous remercier pour ça. Même si ce mot est simple, je pense que c'est celui qui correspond le mieux, alors encore une fois MERCI.

Je peux vous confirmer que cette aventure est réussi à 100% sur le plan sportive, mais surtout à 100% sur le plan humain.

Je sais aussi quelle suite je veux donner à cette envie de continuer dans ce sport, en restant à mon niveau: allier sport et solidarité, dans l'objectif de pouvoir aider une association à travers le sport, en commençant par profiter du soutien sans faille de ma ville et de ces représentants, à bon entendeur "salut"....

Donc, en résumé: ce MDS 2014, restera gravé à jamais pour moi et ma petite famille, comme un tournant de notre vie et qui aura renforcé notre lien, si besoin il y avait!!!

Ce message termine mon blog, en ce qui concerne cette aventure, mais restez à l'écoute, car je connais déjà mon prochain défi sport/solidarité, que je vous ferai partager quand le moment sera venu...

Cette aventure se terminera par un accompagnement des enfants de ploermel sur une journée sportive et éducative le 16 mai, une présence au trail du Lac le 17 mai, une invitation à la remise des trophés pour les sportifs( et bénévoles) de Ploermel qui ont marqué la saison 2013-2014, un retour dans les écoles qui m'ont suivi durant cette aventure et sans doute sur d'autres projets en cours.

Un grand merci aux sponsors, qui m'ont permi de mener à bien ce défi. 

A compter du 18 avril, les photographes officiels mettront en ligne nos souvenirs de ce MDS 2014: http://experience.mdsboutique.com

Charly,    le BS